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DES HORLOGES ET DES HOMMES - un historique par Christian BERNARDET

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  2.2. LES HORLOGES COMTOISES DU 18ème SIECLE.

De la fin du 17e siècle à la Révolution française, ces mécanismes furent fabriqués entièrement à la main par des paysans de la montagne du Jura, devenus artisans horlogers, qui se transmirent leur savoir. La zone de fabrication se situe entre Morteau au nord et Morez au sud, au cœur de la Franche-Comté (d'où le terme de " Comtoise "). Le climat de la montagne n'incite pas au farniente, et à côté de l'élevage des bovins, de la récolte des foins, de l'entretien de la ferme et de la fabrication des fromages et des salaisons, il restait aux montagnards du temps libre, surtout l'hiver, pour travailler de leurs mains. Les difficultés de la vie sur ces hauteurs les invitaient d'ailleurs à faire un peu tout par eux-mêmes, comme en témoigne le proverbe comtois : " Douze métiers, treize misères ". Ils étaient aussi habiles dans le travail du bois que du fer ! L'un et l'autre ne manquaient d'ailleurs pas : la forêt fournissait le sapin, le hêtre, le charbon de bois pour les forges. Le minerai de fer permettait les ateliers de forgerons, de serruriers, de charrons et d'horlogers. Ainsi se mit en place un artisanat qui sut exporter ses productions dans les régions proches (Alsace, Bourgogne, Savoie). Certains montagnards et même certains villages (tel Saint Laurent en Granvaux avec les " Grands-Valliers " et leurs charrettes à chevaux) se spécialisèrent dans le transport des productions francs-comtoises vers ces régions et le retour vers la Franche Comté des marchandises nécessaires à la vie en montagne et introuvables sur place.

 

 

Aujourd'hui encore, on trouve les plus beaux mécanismes du 18e en Bourgogne, traditionnellement riche par ses vins et ses cultures, et dans les plaines de Franche-Comté (région de Dole à Besançon).

 

2.2.1. Description d'un mécanisme du 18ème siècle.

Il est facile de distinguer les mécanismes du 18e siècle dont le pendule se balance à l'arrière, derrière les poids, des mécanismes du 19e siècle dont le pendule (plus fréquemment dit "balancier") se situe devant les poids, juste sous le cadran et les aiguilles.

Les rouages du mécanisme (en général quatre) sont maintenus l'un en dessous de l'autre entre deux piliers verticaux, eux mêmes fixés entre deux plaques de fer parallèles et horizontales, reliées entre elles par quatre piliers en fer, constituant ainsi la carcasse, peinte en noir, fermée sur ses côtés par deux portes ouvrantes, à l'arrière par une tôle fixe et à l'avant par le cadran. Deux autres piliers verticaux reçoivent les rouages de la sonnerie. Les deux séries d'engrenages sont placés l'un à côté de l'autre. La tôle avant est percée d'un trou central par où sort l'axe de l'aiguille unique et de deux trous sous le cadran, dans lesquels on enfile une manivelle qui permettra, en tournant, d'enrouler les cordelettes sur le tambour en bois.

 
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