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DES HORLOGES ET DES HOMMES - un historique par Christian BERNARDET

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3. CONCLUSION

En conclusion, l'horloge comtoise est intéressante à plus d'un titre.

Nous avons vu qu'en fait, les simples paysans franc-comtois devenus horlogers par un hasard de l'histoire ont fait deux créations : à la fin du 17e, ils ont créé un type de mécanisme d'appartement, nouveau par sa conception et son autonomie d'une semaine, et au début du 19e, une caisse d'horloge nouvelle par sa forme, sa fabrication, ses décors et son accessibilité à une clientèle peu aisée. L'horloge comtoise est intéressante également parce qu'en étudiant son histoire, on s'aperçoit qu'elle a accompagné les étapes primordiales du passage de notre civilisation occidentale encore agraire au 18e à une civilisation devenue essentiellement industrielle au 20e. Le 18e siècle a été celui des recherches scientifiques (le système métrique en particulier a apporté une aide fondamentale). Le 19e siècle a été celui du foisonnement d'inventions et d'applications dans tous les domaines du machinisme. Une machine, c'est avant tout un ensemble de pièces en métal de bonne qualité, acier, fonte de fer, bronze, laiton (importance de la métallurgie, hauts-fourneaux, forges, etc…) parfaitement usiné (importance des savoir-faire, mais de plus en plus des qualités d'autres machines même qui travaillent ce métal, en particulier tours et fraiseuses).

 

Nous retrouvons ici toute l'importance des engrenages pour une bonne transmission de l'énergie, un parfait respect des vitesses et une facile modification du sens de rotation.

Les pendules et surtout les montres sont bien sûr, par leur miniaturisation, le fleuron de l'horlogerie.

Les recherches les concernant furent largement subventionnées et récompensées par les largesses de l'aristocratie et de la bourgeoisie, cependant que les modestes comtoises n'ont fait que suivre l'évolution des moyens d'une clientèle moins aisée. Leur concept de base (carcasse et rouages) n'a pratiquement pas évolué, si ce n'est que les plus anciennes sont très petites (14 à 17 cm de large) et que le format n'a cessé de grandir (22, 24, 27 et même 30 cm de large) à mesure que l'importance des horaires se faisait pressante dans la vie des gens. Cependant que leur aspect, lui, n'a pas cessé d'évoluer : de respectueux des styles aristocratiques au 18e, il s'en est affranchi à la Révolution (les fleurs de lys des frontons en bronze ont été limées), et il s'est attaché au 19e à plaire avant tout à sa clientèle pour favoriser les ventes. Ce fut, peut-être, un des premiers produits manufacturés "grand-public".

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