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DES HORLOGES ET DES HOMMES - un historique par Christian BERNARDET

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1.3. EVOLUTION DE LA FORCE MOTRICE DES POIDS

Jusqu'à la Renaissance, il n'y eut que des horloges mues par des poids. Ces premiers modèles étaient petits, avec peu de rouages pour le mouvement et sans rouages de sonnerie : rien qu'une cloche sur laquelle frappait un marteau "au passage", à intervalles réguliers. De celles-ci naquirent deux familles bien distinctes : les horloges d'appartement toujours petites, suspendues au mur ou posées sur une console murale et les horloges de clocher, énormes, en fer forgé, à très gros rouages, installées dans les clochers des cathédrales. Dans ces deux types d'horloges les poids étaient suspendus à des cordes, mais elles avaient une différence fondamentale : dans les petites horloges d'appartement, la corde ne fait que passer autour d'un rouage, entre deux flasques au fond desquelles se trouvent des pointes qui agrippent la corde tressée de plusieurs ficelles de chanvre. A l'une de ses extrémités est fixé un poids (lourd, qui donne la force motrice) et à l'autre un contre-poids, plus léger, destiné à faire adhérer la corde au rouage. Avec ce principe, l'autonomie de l'horloge est de 24 à 30 h. Dans les horloges de clocher, par contre, la corde est solidement fixée à l'une de ses extrémités à un rouleau en bois, appelé "tambour" et enroulée plusieurs fois autour de ce tambour grâce à une manivelle. La corde ne pouvant glisser autour du tambour, on peut accrocher à son autre extrémité un poids très lourd, en relation avec un ensemble de rouages plus démultipliés, de telle sorte que ce poids descende moins vite et que l'autonomie s'en trouve grandement augmentée.

 

Nous verrons qu'en utilisant ce principe, les horlogers comtois ont porté l'autonomie des horloges d'appartement à 7 jours, et même un mois en ajoutant un rouage intermédiaire, et en doublant le poids de la force motrice. Par ailleurs, vers 1450 naîtront les premières horloges de table "à ressort-moteur" : la force motrice est constituée d'un ressort enroulé sur lui-même à l'intérieur d'une cage cylindrique fermée appelée "barillet". Ce dispositif sera utilisé pour des mécanismes devant être facilement transportables (contrairement aux horloges à poids). On les fera de plus en plus petits pour aboutir, au-delà de la montre de carrosse, puis de poche, à la montre de poignet.

1.4. PREMIERE INVENTION : L'ECHAPPEMENT A ROUE DE RENCONTRE (11ème - 13ème siècle)

Pour limiter et réguler la vitesse de rotation des rouages, et allonger du même coup l'autonomie des horloges, on utilise un système de frein qui se perfectionnera au cours du temps. Ce principe de ralentissement des rouages a pour nom "échappement" : c'est une roue dont la rotation est freinée par ses dents qui frottent alternativement sur 2 palettes fixées à une tige verticale portant à son extrémité supérieure une barre horizontale, lestée à chacun de ses bouts de petites boules. Cette barre s'appelle "balancier" ou "foliot". Il s'agit donc d'un échappement "à foliot", dit aussi "à verge" (la tige verticale et ses deux palettes) ou encore "à roue de rencontre". La précision de cet échappement n'était pas bonne, et l'horloge pouvait varier d'une à deux heures par jour.

 

 
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